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Publié le 06/09/2013 dans la catégorie Histoire & patrimoine
L'héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries (ou armes).
Le blason avait pour première fonction d’identifier le combattant sur le champ de bataille car grosso-modo tous les chevaliers portaient le même équipement et ils étaient peu reconnaissable sous leur lourd haubert. (Cf l’épisode de la bataille d’Hastings ou Guillaume le conquérant du soulever son heaume pour montrer à tous qu’il était encore bien vivant.) Les chevaliers faisaient peindre déjà sur leurs boucliers des images ou des symboles mais de manière anarchique et sans réglementation. C’est a la fin du XIIe siècle que l’usage du blason a commencé a être codifier donnant naissance à l’héraldique. Les règles du blason ainsi codifié celui ci devient aussi un élément du droit médiéval : il est héréditaire ,symbole d’un territoire et d’un titre et il a valeur juridique pour la signature des documents, il est donc représenté sur le sceau ( empreinte de cire apposée sur un document. du latin sigillum = signe) Sur les monuments les objets, les manuscrits etc… il est marque de propriété dans une société qui fonctionnait plus sur le visuel que sur l’écrit.
Enfin cette « science » avec ses codes ,ses symboles et ses couleurs est devenu aussi un champ d’expression artistique.
Le fonctionnaire de la cour chargé du bon usage des blasons , qui tenait aussi une sorte de répertoire mémo, la liste des combattants ou membres d’une ligné vassalique ou d’un ordre de Chevalerie ; un codex appelé armorial ou rôle d’armes ; était le héraut. Il a donné son nom à l’héraldique. Le héraut était chargé d’annoncer dans un langage précis et codifié la description de l’écu du combattant ou du personnage noble et veillait aussi a ce qu’aucun autre ne porte les mêmes emblèmes. Il employait pour décrire les armoiries un vocabulaire spécifique , qui nous paraît obscure et hermétique aujourd’hui mais que l’on comprenait fort bien à l’époque , ces noms étant issu de l’ancien français.
On retiendra que les armes du blason ont disposés sur un écu rappelant le bouclier du chevalier. la forme de l’écu évolue selon les époques et les régions.
Ce qui compose donc les armes est en premier lieu donc le blason c’est a dire un écu orné de figures. Ces figures sont disposés sur une surface que l’on appelle le champ. Ces figures sont de deux sortes les meubles et les pièces :
- Les meubles sont des motifs non géométriques mobiles tel le plus souvent des animaux en entier ou une partie du corps ( lion ,aigle … ) ,des végétaux (fleur de lys,arbre…) , des astres ( étoiles , soleil …) , des objets (annelets,besants…) ou des bâtiments ( château , porte …).
- Les autres figures possibles sont des formes géométriques inamovibles appelées pièces ( fasce , bande, barre , pal ,chevron, croix …) Un assemblage de pièces est appelé une partition ( coupé , barré , bandé , écartelé , échiqueté, losangé…).
- Les différentes parties que découpent les partitions sont appélés quartiers. On rencontre les quartiers lorsqu’une armoirie est composé d’un assemblage de deux ou plusieurs armes (exemple les armoiries de René d’Anjou ). On rencontre ce genre de cas dans l’héraldique plus tardive quand les seigneurs sont devenus suzerains de plusieurs territoires en même temps par la conquête ou par alliance ( mariage héritage ..). Au début l’héraldique employait des figures simples. Les familles les plus anciennes sont donc celles qui ont les blasons les plus simples généralement.
Pour qu’un blason soit visible de loin, il nécessite l’emploi de couleurs purs nobles et contrastées. Ces couleurs sont appelés émaux elles sont de trois sortes :
- Les métaux : Or ( jaune vif ou feuille d’or ) Argent (blanc vif ou feuille d’argent)
- Les couleurs : Sable ( noir ) Azur (bleu outremer) Gueules ( rouge vermillon )
beaucoup plus rare le Sinople( vert brillant) la Pourpre (violet ).
- Les fourrures : Hermine et Vair (les « négatifs » sont dits contre-hermine et contre-vair).
Une règle fondamentale en héraldique : ne jamais mettre couleur sur couleur ou métal sur métal (seul exception la croix du Jérusalem). C’est un règle pour la visibilité et la lisibilité.
L’écu ainsi blasonné est surmonté d’un timbre il s’agit le plus souvent d’un heaume de tournoi ( vu de face c’est pour un grand seigneur duc ou roi) mais on peut aussi trouver des insignes de dignités ecclésiastiques (chapeau de cardinal ou tiare pontificale ) ou des couronnes ( de comte , de duc, de roi , d’empereur…) Plus tard on attribuera une forme spécifique de couronne pour chaque rang dans la noblesse. Ces couronnes peuvent aussi être placé sur le heaume . On peut y trouver le tortil qui est une couronne de tissu emblème de chevalerie. Le heaume est surmonté d’un cimier c’est un emblème qui reprend soit un élément du blason soit un emblème autre sans rapport direct. On a vu parfois dans certains tournois ou des armoriaux des emblèmes assez farfelues. Le heaume est entouré de lambrequins. Ils peuvent être armoriés aussi les lambrequins sont des longs rubans de tissu déchiquetés et contournés qui partent du haut du casque et qui entoure l’écu de manière décorative.
L’armoirie ainsi composé est parfois surmonté d’un « cri d’armes » c’est le cri de guerre en général pour les rois de France c’est « Montjoye ».Le bas est pas contre agrémenté de la devise c’est une courte phrase à contenu philosophique, guerrière ou religieuse qui est propre à chaque propriétaire de l’armoirie et qui ne se transmet pas contrairement au cri d’armes. Exemple : la devise célèbre de Jacques cœur argentier du roi Charles VII « A vaillans cœurs riens impossible ».
Pour en savoir plus et connaître plus en détail le vocabulaire heraldique illustré avec des images, on peut visiter ce site : http://20100.pagesperso-orange.fr/contenu/Herald.htm
Bibliographie : Pierre Derveaux - Blasons et armoiries - témoins de notre histoire, Editions d'art Derveaux 1987.
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